tié, à l’étude de la physique, aux corrections continuelles que je fais dans le poëme de la Henriade. dans l’Histoire de Charles XII, dans mes tragédies, dans tout ce que j’ai jamais écrit.
Que vous me seriez d’un grand secours, mon cher ami, si vous vouliez éclairer de votre sage critique ce que fait votre ancien disciple ! Je voudrais que ma plume et ma conduite, eussent en vous un ami attentif, un juge continuel. Vous savez par exemple, combien Rousseau m’a outragé depuis quinze ans ; avec quel acharnement il a poursuivi contre moi ses querelles commencées, il y a quarante ans, avec tant de gens de lettres. Il est à Paris, il demande grâce au parlement, aux Saurin, au public. Il ose s’adresser à Dieu même. J’ai de quoi le démasquer, j’ai de quoi le couvrir d’opprobre, de quoi remplir la mesure de ses crimes. Tenez, lisez ; la pièce est authentique, je vous l’envoie ; je pourrais la faire imprimer dans ma réponse, cependant je ne le fais pas. Je vous conjure de voir le Père Brumoi et vos autres amis. Si l’auteur de la Henriade leur déplaît, s’ils préfèrent des odes à un poëme épique, et des épigrammes à tous mes travaux, qu’ils préfèrent du moins ma modération à la rage éternelle de Rousseau, et ma franchise à son hypocrisie.
Vous, mon cher ami, aimez toujours un homme qui vous sera éternellement attaché. Je ne sais pourquoi M. Thieriot ne vous a pas montré la Mérope. Adieu ; je vous embrasse tendrement ; écrivez-moi, mandez-moi si vous voulez que je vous envoie mes drogues. Je ne vous écris point de ma main, étant assez malade.
Du bonheur et de l’allégresse !
Que votre esprit, joyeux, content,
Trouve enfin ce bonheur suprême
Qu’on cherche toujours vainement,
S’il n’est pas dans notre cœur même[1].
On offrait aux dieux, dans le paganisme, les prémices des moissons et des récoltes ; on consacrait au dieu de Jacob les premiers-nés d’entre le peuple d’Israël[2] ; on voue aux saints patrons, dans l’Église romaine, non-seulement les prémices, non-seulement les cadets des maisons, mais des