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forges, vous êtes témoins que je ne me suis jamais donné pour autre que ce que j’étais. Quand vous ne seriez pas mon ami intime, vous me devriez un témoignage de la vérité ; je vous le demande donc instamment. Ainsi, mon cher ami, envoyez-moi sur-le-champ une attestation dont je ferai usage devant les juges, et qui servira à confondre la calomnie.


609. — DE M. ***[1].
Versailles, 22 juin 1736.

Je croyais l’affaire sur laquelle vous m’avez écrit le 20 de ce mois, entièrement finie. J’en parlerai encore demain à M. Hérault, et j’examinerai avec lui quels moyens on pourrait employer pour en arrêter le cours.

Je vous suis, monsieur, plus parfaitement dévoue que personne au monde.


610. — À M. LE LIEUTENANT GÉNÉRAL DE POLICE[2].
20 juin 1730.

Pardon de vous importuner encore, mais tout le public est indigné contre l´insolence de Jore et contre la témérité de l’avocat Bayle, plutôt complice que défenseur de Jore. Est-il possible qu’un libelle infâme absolument étranger à la prétendue cause de Jore se débite dans Paris aux portes des spectacles ! Aucun exemplaire n’en a été donné aux juges, tout est vendu au public. Les lois, les bonnes mœurs, votre autorité, sont également blessées. Je le réclame, monsieur ; punissez un scélérat déjà coupable mille fois devant vous. Écrivez un mot à monsieur le garde des sceaux, faites-vous remettre l’original de cette lettre extorquée qui fait le prétexte du procès. Il n’y aura point d’honnête homme qui ne vous en ait obligation.

Je vous conjure, monsieur, de faire voir combien vous détestez cette odieuse manœuvre. Souffrirez-vous que Bayle se vante publiquement, comme il fait, d’avoir poussé l’affaire malgré vous ?

Encore n’est-ce pas lui qui a écrit ce libelle : c’est l’abbé Desfontaines.

Serait-il dit que Jore et Desfontaines, tous deux repris de justice par vous, triomphassent à vos yeux d’un homme que vous protégez ? Il n’est plus question actuellement d’acheter le

  1. Revue rétrospective, 1834. Les Détentions de Voltaire.
  2. Éditeur Léouzon Leduc.