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Je vous y exhorte hardiment, parce que je sais que jamais vos goûts ne vous feront oublier vos devoirs, et que chez vous l’homme, le poëte et le philosophe, seront également estimables. Je vous aime trop pour vous tromper.

Macte animo, generose puer ; sic itur ad astra.

(Æneid. IX, 641.)

En allant ad astra, n’oubliez pas Cirey. Grâce au génie de Mme du Châtelet, Cirey est sur la route ; elle fait grand cas de vous, et en conçoit beaucoup d’espérances. Elle vous fait ses compliments ; et moi, je vous assure, sans compliments et sans formule, de l’amitié la plus tendre et de la plus sincère estime. Ces sentiments si vrais ne souffrent point du très-humble et très, etc.


920. — À M. THIERIOT[1].
À Cirey, le 11 août.

Nous savons très-bien actuellement où est située la terre de Ham et de Beringen ; ainsi, mon cher ami, épargnez-vous sur cela vos enquêtes. Voici, pour vous consoler de cette commission sèche et désagréable, la petite odelette que je vous avais promise. Si vous la trouvez passable, régalez-en le Pour et Contre, sans dire d’où cette bonne ou mauvaise fortune lui vient. J’ai peur que l’air newtonien qui règne dans cet ouvrage ne me fasse reconnaître ; le cœur me dit d’en faire un où l’on me reconnaisse à mes sentiments pour vous.

M. d’Argenson me renvoie à vous pour me rendre compte de sa conversation ; elle n’y perdra pas. Je vous embrasse tendrement.

Savez-vous des nouvelles de M. Tronchin ?


921. — DE DEMOULIN.
À Paris, le 12 août 1738.

Monsieur, nous vous remercions très-humblement de toutes vos bontés, et des facilités que vous voulez bien nous accorder pour vous payer. Nous en conserverons un précieux souvenir, et nous vous en marquerons notre vie reconnaissance dans toutes les occasions. Votre créance est bien assurée, et nous vous prions d’être persuadé que nous l’acquitterons le plus tôt qu’il nous sera possible. Je suis en avance dans plusieurs bonnes affaires, et notre zèle à obliger est cause que nous ne sommes pas à notre aise.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.