Je ne vous dirai que très-peu, mon cher ami ; pensez quelquefois à moi, lorsque vous n’aurez rien de mieux à faire ; il ne faut point que je déplace quelque bonne pensée de votre esprit. Mes compliments à la marquise. Mon Dieu ! on est si distrait ici qu’on n’est point à soi-même. Aimez-moi un peu, car j’y suis très-sensible ; et ne doutez point des sentiments d’estime avec lesquels je suis, monsieur, votre très-fidèle ami,
Mon cher abbé, je n’ai donc nulle nouvelle de ma caisse, comme je vous l’ai dit, et ce négligent Prault ne m’informe de rien.
Une caisse est partie aujourd’hui de Joinville, contenant mon portrait que vous remettrez à mon ami de La tour. (Je ne sais où est le bureau de ce coche.)
Vous êtes obligé, en conscience, de me faire graver autrement. Il faut qu’Odieuvre s’en mêle ; je donnerai cent livres ; la planche restera à Odieuvre ; j’aurai quelques estampes pour moi ; Latour conduira le graveur.
Ayez la bonté de transcrire et d’envoyer ce que vous trouverez ci-contre, sans perdre un instant. Cela m’est de la plus grande importance, et vous rendrez un vrai service à votre ami.
Je reçois, mon cher ami, votre lettre du 1er, celle du 3, la lettre de Son Altesse royale, l’extrait du Père Castel, les vers attribués à Bernard. Grand merci de tout cela, et surtout de vos lettres.
Je vous ai mandé avant-hier que j’écrivais[2] au prince par la même voie par laquelle j’avais reçu son paquet.
Le Père Castel a peu de méthode dans l’esprit ; c’est le rebours de l’esprit de ce siècle. On ne peut guère faire un extrait plus confus et moins instructif.
Les vers de Bernard, ou de qui il vous plaira, sont plus remplis de mollesse et de grâces que piquants de nouveauté. Je pourrais répondre à ceux qui pensent comme lui :
Le bonheur de jouir, moins rare que charmant, Est-il donc l’ennemi du bonheur de connaître ?