contre moi que vous lui avez envoyés. Si je ne craignais d’opposer trop d’amour-propre à ces injures, je vous dirais de lui envoyer les témoignages honorables, aussi bien que ceux qui peuvent me décrier ; je pourrais faire voir que je ne suis ni si haï ni si méprisé qu’on le fait accroire à ce prince, dont le goût et les bontés s’affermissent par ces infâmes injures.
Mon cher ami, voici bientôt le temps où l’on vous possédera à Cirey. J’ai beaucoup de choses à vous dire qui sont pour vous d’une extrême importance.
Je vous embrasse tendrement.
Mon cher abbé, voici deux petites négociations littéraires, dont je vous prie de vous charger, La première est de faire transcrire cette ode de M. de Cideville, conseiller au parlement de Rouen ; il exige qu’elle paraisse dans le Mercure, et, malgré les louanges qu’il m’y donne, il faut lui obéir. Mais il ne convient pas que son nom soit tout du long à la tête. La lettre initiale suffit. Il s’agit ou de la donner vous-même à M. de La Roque, votre confrère en curiosités, et dont vous verrez le charmant cabinet, ou de la lui envoyer.
La seconde négociation est de faire porter ce paquet ci-joint à M. l’abbé Prévost, dont on peut savoir la demeure chez Didot, le libraire. Je serais fort aise que cet abbé, à qui j’ai déjà envoyé un de mes livres, fût de mes amis ; le meilleur moyen, c’est que vous lui parliez, et que vous l’assuriez de mon estime et de l’envie de l’obliger. Il s’agit qu’il imprime ce manuscrit dans le Pour et Contre.
Vous avez sans doute donné mille livres à M. Cousin, et huit cents livres à M. et à Mme Pitot, Je crois par parenthèse qu’il faut que Mme Pitot soit autorisée de son mari en justice pour signer le billet.
Je prévois que j’aurai encore besoin de beaucoup d’argent : ainsi ne renouvelons point le marché des vingt mille livres avec M. Michel jusqu’à nouvel ordre, et tâchons, je vous prie, d’avoir ces vingt mille livres toutes prêtes à un coup de sifflet.
Que doit M. d’Auneuil ?
N’y a-t-il pas de nouvelles publiques ?
- ↑ Édition Courtat.