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874. — À M. DE. MAUPERTUIS.
Cirey, le 25 mai.

Voici, monsieur, une obligation que Cirey peut vous avoir, et une affaire digne de vous.

Un Mémoire sur la Nature du feu et sur sa Propagation, avec la devise :

Ignea convexi vis et sino pondere cœli
Emicuit, summaque locum sibi legit in arce.

(Ovid., Metam., lib. i, v. 26.)

est de Mme  du Châtelet, et semble avoir eu votre approbation. Ne serait-il point de l’honneur de l’Académie, autant que de celui d’un sexe à qui nous devons tous nos hommages, d’imprimer ce mémoire en avertissant qu’il est d’une dame ? Mais vous partez pour Saint-Malo : qui pouvez-vous charger, en votre absence, de cette négociation ? Et qu’en pensez-vous ? Réponse à vos admirateurs, la plus prompte que vous pourrez. Peut-être croirez-vous que j’ai pu gâter le mémoire de Mme  du Châtelet en y mêlant du mien ; mais tout est d’elle. Les fautes sont en petit nombre, et les beautés me paraissent grandes. Il faudrait qu’elle eût la liberté de le corriger[1]. Vos académiciens seraient des ours s’ils négligeaient cette occasion de faire honneur aux sciences. Je vous embrasse du meilleur de mon cœur.


875. — À M. L’ABBÉ MOUSSINOT[2].
Ce 5 juin (1738).

En réponse à celles du 31 mai et 2 juin.

J’ai reçu, mon cher ami, la rescription de deux mille livres. Je vous renvoie le mémoire du miroitier. Je vous prie d’envoyer toujours à bon compte les livres bien encaissés par les rouliers, à mesure que vous en aurez. Je suis bien charmé d’avoir enfin les Transactions de Londres. Prault ne fournira aussi Huygens, de Horologio oscillatorio. Je vous prie d’insister sur toutes les bagatelles que je lui demande.

Il viendra vous voir un jeune homme nommé Cousin, qui travaille actuellement chez l’abbé Nollet, et qui viendra bientôt

  1. On lui permit de le faire, mais seulement par errata. (B.)
  2. Édition Courtat.