Empêchez donc M. d’Argental d’aller à Saint-Domingue[1]. Un homme de probité, un homme aimable comme lui, doit rester dans ce monde.
Je vous prie, mon cher ami, de joindre aux soins que vous prenez pour moi avec tant d’amitié, celui d’écrire à M. Tanevot, premier commis des finances à Versailles. Mandez-lui, s’il vous plaît, que, comme vous voulez bien faire pour moi par amitié ce que vous faites pour votre chapitre, vous vous souvenez que j’ai une pension dont vous n’avez depuis longtemps vu les ordonnances, et que vous n’avez pas oublié qu’il avait eu quelquefois la bonté de vous les envoyer. Je crois qu’il m’est dû deux ordonnances au moins. Au reste, parlez, mon cher ami, en votre nom : car, quand on parle pour son ami, on demande justice, et, si je parlais, j’aurais l’air de demander grâce.
Je me recommande à vos bontés pour les nouveaux Èléments, pour le temporel que j’attends des Villars, Richelieu, Brezé, d’Estaing, Goesbriant, comédie, verre même, machine pneumatique.
Je vous embrasse de tout mon cœur.
Monsieur, on vient de me rendre votre lettre du 23 janvier, qui sert de réponse, ou plutôt de réfutation, à celle du 26 décembre que je vous avais écrite. Je me repens bien de m’être engagé trop légèrement, et peut-être inconsidérément, dans une discussion métaphysique, avec un adversaire qui va me battre à plate couture ; mais il n’est plus temps de reculer lorsqu’on a déjà tant fait.
Je me souviens, à cette occasion, d’avoir été présent à une dispute où il s’agissait de la préférence que l’on devait, ou à la musique française, ou à l’italienne. Celui qui faisait valoir la française se mit à chanter misérablement une ariette italienne, en soutenant que c’était la plus abominable chose