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CORRESPONDANCE.

C’est un beau poëme, en anglais, quoique mêlé d’idées bien fausses sur le bonheur. Adieu ; augmentez mon bonheur en m’écrivant.

J’ai bien des anecdotes sur Corneille et sur Racine, et sur la littérature du beau siècle passé. Vous devriez augmenter mon magasin.


561. — À M. THIERIOT[1].
À Cirey, ce 12 février 1736.

Vous avez dû recevoir de moi d’énormes paquets, mon cher ami ; ceci ne sera qu’un petit verre d’eau des Barbades après un long repas.

Je reçois la vôtre du 8 : je répondrai, quand je me porterai bien, à cet Anglais qui écrit mieux que moi en français. Je crois l’homme[2] dont vous me parlez très-coupable, mais il est assez puni par notre succès.

Ma grande affaire à présent est que vous engagiez Dufresne et la Gaussin à apprendre les changements que j’ai faits au quatrième acte[3], et que les comédiens, avant de jouer l’Indiscret, me renvoient les feuilles imprimées et corrigées de ma main, que le souffleur doit avoir.

J’attends avec la dernière impatience la copie de ma pièce ; mais entre quelles mains est-elle ? Comment l’aurai-je ?

Adieu, mon cher ami, je souffre bien de vous écrire si peu ; mes respects à Pollion.


562. — À M. ***[4].
À Cirey, février.

Ma santé, qui est devenue déplorable, ne me permet guère, mon cher monsieur, d’entrer avec vous dans de grands détails au sujet de M. Lefranc, que je n’ai jamais offensé. Il peut, tant qu’il voudra, travailler contre moi, et vendre quelques brochures contre un homme qu’il ne connaît pas : cela ne me fait rien. Sa haine m’est aussi indifférente que votre amitié m’est chère. S’il me hait, il est assez puni par le succès d’Alzire ; à lui permis de se venger, en tâchant de la décrier.

  1. Éditeurs, Bavoux et François ;App., 1863.
  2. Sans doute Lefranc ; voyez la lettre suivante
  3. D’Ahlzire.
  4. Cette lettre, imprimée sous le no 11 dans les Lettres secrètes de M. de Voltaire, 1765, in-8o, y est sans adresse ; elle a, depuis, été imprimée quelquefois comme adressée à M. Berger. (B.)