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Vous devez avoir les trente-deux louis du sieur Bronod. Je vous supplie de donner cinquante louis à Hébert, et de le presser.

Encore une petite visite au sieur Geoffroy. Remettez-le sur le chapitre du plomb et du régule d’antimoine augmentés de poids après la calcination.

Il vous a dit, et cela est vrai, que ces matières perdent cette augmentation de poids après s’être refroidies ; mais ce n’est pas assez : il faut savoir si ce poids se perd quand le corps calciné s’est simplement refroidi, ou s’il se perd quand ce corps calciné a été ensuite fondu. Par exemple, M. Lemery rapporte que vingt-cinq livres de plomb calcinées ont produit vingt-cinq livres pesant, lesquelles refondues ensuite n’ont pesé que dix-neuf livres.

MM. Duclos et Homberg rapportent que le régule de mars et celui d’antimoine, exposés au verre ardent et s’y étant calcinés, ont augmenté de poids ; mais que, fondus après à ce même verre, ils ont perdu et ce poids qui leur avait été ajouté, et un peu du leur propre. Ce n’est donc pas simplement après avoir été refroidis que ces corps ont perdu le poids ajouté à leur substance par l’action du feu.

Il faudrait encore savoir si M. Geoffroy pense que la matière ignée seule a produit ce poids surabondant ; si la cuiller de fer avec laquelle on remue pendant l’opération, si le vase qui contient le métal, n’augmentent pas le poids de ce métal, en passant en quelque quantité dans sa substance.

Sachez, je vous prie, son sentiment, et mandez-le-moi au plus vite ; vous êtes très-capable de le faire parler et de le bien entendre. Je compte plus que jamais sur votre amitié et sur votre discrétion.

P. S. Vous devriez savoir la liste des débiteurs de Demoulin, qui étaient les miens. Il y en a qui demeurent dans votre quartier. Vous pourrez savoir s’ils l’ont payé, s’ils le payeront ; mais il faut toujours le poursuivre.


763. — À M. L’ABBÉ MOUSSINOT[1].
Ce 29 (juin 1737)

Je reçois, mon cher abbé, le paquet de M. Pitot, et votre billet du 26.

  1. Édition Courtat.