Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome34.djvu/257

Cette page a été validée par deux contributeurs.
247
année 1737.

Je suis fort aise que nous n’ayons point donné dans l’inventaire de Mme de Verrue. Je me trouve dans une situation qui m’oblige d’avoir toujours une grosse somme d’argent devant moi, dont je puisse disposer.

Je suis fort aise que l’on ait écrit à nos débiteurs ; mais il faut en excepter M. d’Estaing, dont le fermier a payé l’année 1736. À l’égard de M. de Richelieu, il ne faut pas presser ; il y aurait trop d’empressement à exiger sitôt le payement d’une année à peine échue, ou plutôt neuf mois de cette année, c’est-à-dire trois mille livres, d’un homme qui vient d’en payer quarante-trois mille. Il faut surtout, en parlant à l’intendant, lui dire que l’on demande cet arrangement dont il est question uniquement pour mettre plus de facilité dans cette affaire. Il faut absolument demander à M. le prince de Guise la permission de s’assurer d’une délégation sur un de ses fermiers, pour qu’il n’ait pas l’embarras du détail, et moi, l’embarras de n’être point payé.

Outre les deux mille quatre cents livres données à M. le marquis du Châtelet, il faudra encore lui donner douze cents livres.

Je vous prie de me faire chercher partout des Nouvelles à la main, que j’ai demandées, et surtout que le prix des actions y soit spécifié. On les enverra à Cirey par Vassy, par la poste ordinaire, deux fois par semaine.

Je compte que vous avez eu la bonté d’envoyer dans la caisse la quittance dictée par le sieur Patu, ou que vous la remettrez à M. le marquis du Châtelet, avec les cinquante louis que je vous prie de lui donner.

Je vous embrasse tendrement.


741. — AU PRINCE ROYAL DE PRUSSE.
(Cirey) 17 avril[1].
 

Voilà, monseigneur, les réflexions que vous m’avez ordonné de faire sur cette ode[2] dont Votre Altesse royale a daigné embellir la poésie française. Souffrez que je vous dise encore combien je suis étonné de l’honneur que vous faites à notre langue, et, sans fatiguer davantage votre modestie de tout ce que m’inspire mon

  1. Je me suis cru autorisé à dater ainsi cette lettre, d’après le commencement de celle de Frédéric à Voltaire, du 9 mai suivant. (Cl.)
  2. Sur l’Oubli.