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Tout ceci bien établi, voici ce que nous avons à faire : je vous prie d’écrire une lettre circulaire sous le nom de votre frère à tous les créanciers[1] conçue à peu près en ces termes :

M. de Voltaire, voyageant dans les pays étrangers, a un besoin extrême de la rente que vous lui devez. Il espère de votre générosité et de votre amitié que vous voudrez bien le payer. J’attends vos ordres, etc.

Moussinot,
Rue de la Lanterne, derrière Saint-Merry.

M. de Richelieu n’aura point part à cette sommation, l’année n’étant pas encore échue ; mais, dès qu’elle le sera, il faut écrire à son intendant, et établir un payement annuel, de janvier en janvier. Il faut lui proposer de payer les trois quartiers depuis avril 1736 jusqu’à janvier 1737, auquel échoit le dixième, afin que dorénavant, à compter du 1er janvier 1737, je sois payé sans retenue de dixième, puisque ce dixième a été aboli au 1er janvier 1737.

Après deux lettres écrites à chaque créancier, à un mois l’une de l’autre, il faudra faire des commandements aux fermiers des terres sur lesquelles mes rentes sont déléguées. Je vous en enverrai la liste, et, pour le reste de ma vie, ce sera à ces fermiers que j’aurai affaire, le tout avec un mot d’excuse aux maîtres, de la part de M. Moussinot, votre frère.

À l’égard de la grande affaire de Bouillé-Ménard, j’attends de vos nouvelles ; mais voici quel est mon plan.

Je suis dans une situation à avoir toujours besoin d’une somme considérable que je puisse trouver sous ma main. Ainsi il y aurait à moi beaucoup d’imprudence à mettre dans le commerce de Pinga une partie forte qui serait trop longtemps à rentrer. Je vous prie même de n’y mettre que quatre ou cinq mille francs pour vous amuser, et surtout que cela soit, comme le reste, dans un profond secret. J’attends à Bar-le-Duc des nouvelles de M. Dartigny.

1° Sur la valeur des ducats. J’en ai donné trois cent vingt à M. du Châltelet, avec quelque autre argent, pour l’échanger contre des espèces nouvelles courantes. Il prendra sur cela votre avis, et celui de M. Bronod ;

2° Sur mon pastel et sur les copies ;

  1. Non : à tous les débiteurs. (C.)