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a répondu : « Hélas ! monseigneur, vous n’en aurez pas les gants. »

Permettez-moi de vous demander si vous êtes l´auteur du Mentor cavalier, qui parait à Paris sous votre nom. Je vous ai prié dans ma dernière de supprimer toute cérémonie ; mon attachement pour vous me permet d’user de ce droit.

P. S. Comme j’ai peur qu’une de vos lettres n’ait été rendue à une autre madame du Châtelet, ayez la bonté de mettre vos dessus :.À madame la comtesse de Beauvau, pour madame du Châtelet de Cirey.


675. — À M. L’ABBÉ MOUSSINOT[1].
(Commencement de novembre 1736.)

Mon cher abbé, lisez attentivement ma lettre, je vous en prie, et répondez article par article :

1° Il y a plus de deux mois que je vous donnai avis qu’on tirerait sur vous un billet de trois cent soixante livres, et vous ne me fîtes point de réponse.

2° Il y a un mois que je vous prie de me mander à qui vous avez remis la caisse de livres et de bougies, dont je n’entends point parler du tout : je ne sais où elle est.

3° Est-ce de mon argent que vous avez payé les glaces dont vous me parlez ? Pourquoi ces glaces sont-elles venues, et que ma caisse est restée ?

4° Je vous prie de faire rendre ces lettres à leurs adresses, et d’envoyer à la poste celles qui y sont destinées.

5° Il y a un chevalier de Mouhy, qui demeure à l’hôtel Dauphin, rue des Orties ; ce chevalier de Mouhy veut m’emprunter cent pistoles, et je veux bien les lui prêter. Je n’ose vous prier de l’aller voir : vous me feriez un grand plaisir ; vous me diriez ce que c’est que cet homme. Soit qu’il vienne chez vous, soit que vous alliez chez lui, je vous prie de lui dire que mon plaisir est d’obliger les gens de lettres quand je le peux ; mais que je suis actuellement très-mal dans mes affaires ; que cependant vous ferez vos efforts pour trouver cet argent, et que vous espérez que le remboursement en sera délégué de façon qu’il n’y ait rien à risquer ; après quoi vous aurez la bonté de me mander le résultat de ces préliminaires.

  1. Édition Courtat.