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chargé de l’éloge de M. de Benwick est un homme de mérite, qui me fait l’honneur d’être de mes amis. Je ne sais qui sera le Fléchier de notre dernier Turenne. Le Père Tournemine avait entrepris ce discours, mais il a remercié. N’est-ce point l’abbé Seguy[1] qui lui a succédé ? Il est déjà connu par un très-beau panégyrique de saint Louis. Le sujet de saint Louis était épuisé, et celui-ci est tout neuf. Que ne dirait-il pas d’un homme qui, à quatre-vingts ans, prenait le Milanais et entretenait des filles ? Adieu, monsieur ; vous saviez combien je vous suis attaché.


459. — Á MADAME LA COMTESSE DE LA NEUVILLE.
1735.

Si je n’étais pas, madame, accablé d’ouvriers, je partirais sur-le-champ avec la boiteuse Hirondelle, pour vous dire combien je suis touché de vos bontés. Vraiment, que M. de Champbonin se garde bien de venir à Cirey ! Tout le vieux pavillon est sens dessus dessous. Il n’y a pas une chambre où l’on puisse se retirer. Un homme qui a fait la campagne de Philisbourg a besoin d’être un peu à son aise. J’espère que j’aurai l’honneur de le voir chez vous, avec Mme de Champbonin. Vous m’accablez de bontés ; il me semble que j’en abuse, mais il faut tout pardonner à mon tendre et respectueux attachement.


460. — Á M. DE FORMONT.
26 janvier.

L’extrême plaisir que j’ai eu à lire votre Épître à M. l’abbé du Resnel fait que je vous pardonne, mon cher ami, de ne me l’avoir pas envoyée plus tôt : car, lorsqu’on est bien content, il n’y a rien que l’on ne pardonne.

Votre ferme pinceau, qui rien ne dissimule,
Peint du siècle passé les nobles attributs
À notre siècle ridicule.
Vous nous montrez les biens que nous avons perdus.
Les poètes du temps seront bien confondus
Quand ils liront votre opuscule.
Devant des indigents votre main accumule
Les vastes trésors de Crésus ;

  1. Joseph Seguy, abbé de Genlis, prononça effectivement l’oraison funèbre du maréchal de Villars, le 27 janvier 1730, dans l’église de Saint-Sulpice.