sez. On peut aisément envoyer des corrections à son imprimeur, par la poste ; ne m’épargnez point, et lisez chaque vers avec sévérité. Vous allez peut-être faire languir quelques pauvres plaideurs, et différer quelque beau rapport, pour une mauvaise pièce ; vous direz, en parlant de mes vers :
Posthabui tamen illorum mea seria ludo.
Il n’y a rien de nouveau ici qu’une pièce médiocre qu’on joue presque incognito aux Italiens[1]. On bâille à Jephté, mais on y va ; il n’y a de livres nouveaux que l’Anatomie de Winslow[2].
Adieu, care amice.
Vous m’avez écrit une lettre charmante. Je l’ai perdue pour m’en être vanté. Mme du Deffant me l’a volée. Elle a raison de penser que tout ce qui est aimable et plein d’esprit est fait pour elle. Enfin, mon cher Formont, je vous renvoie Ériphyle par Jore, qui va l’imprimer. Soyez, je vous en prie, avec M. de Cideville, deux examinateurs sévères de l’auteur et de l’imprimeur. Je vous enverrai incessamment une épître à M. le comte de Clermont, que je ne ferai imprimer non plus qu’avec votre attache. La pièce d′Ériphyle est un peu trop dans le goût grec ; mais vous trouverez, je crois, l’épître dans le goût français. Je n’ai pas un moment à moi. Adieu ; si vous avez quelques ordres à donner dans ce pays-ci, ne m’oubliez pas.
Mes chers Aristarques, je vous obéis avec joie, et je suis encore plus sévère que vous : je vous envoie plus d’un changement dans cette feuille ; demain vous pourrez avoir une voiture plus complète. La poste va partir, sans cela vous auriez au moins une douzaine de vers de plus. Jore en reçoit tous les jours : je vous