Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome33.djvu/252

Cette page a été validée par deux contributeurs.
234
CORRESPONDANCE.

moi lieu de lui, avec M. de Formont. Communiquez-lui tout cela ; je compte lui écrire en vous écrivant, et je le supplie de me mander ce qu’il pense de tous ces nouveaux changements. Que j’ai envie et qu’il me tarde de vous revoir l’un et l’autre !

…… O vos cantare periti
Arcades. O mihi tum quam molliter ossa quiescant…
Atque utinam ex vobis unus, vestrique fuissem, etc.

(Virg., Eglog. x, v. 32-33-35.)



227. — À M. DE FORMONT[1].
Ce mercredi… octobre.

Le courrier va partir ; je n’ai que le temps de vous mander que le Séthos de l’abbé Terrasson prouve que des géomètres peuvent écrire de très-méchants livres.

On joue les Fêtes vénitiennes[2] détestablement, il n’y a point de comédie ; tout Paris meurt de langueur : pour moi, je meurs d’impatience de voir Charles XII à Paris ; je vous supplie donc, mon cher plénipotentiaire, de m’envoyer votre prisonnier. Ce sera à Versailles, chez M. le duc de Richelieu, que je logerai. Je vous prie instamment de me faire tenir une lettre d’avis, par laquelle je serai autorisé, sous le nom du chevalier[3], à retirer les ballots appartenant à M. le duc de Richelieu. Je me rendrai suivant la lettre d’avis, soit à Saint-Cloud, soit à Sèvres, au jour que vous me marquerez, et j’aurai soin de faire voiturer par terre ce roi malheureux, plus persécuté ici que chez les Turcs.

J’ai envoyé à M. Jore l’Essai sur la Poésie épique, que l’on doit imprimer à la fin de la Henriade. Je vous prie de le lire, et de m’en dire votre avis, avant qu’on l’imprime.

Je n’ai pas le temps d’écrire à M. de Cideville : la poste part, et j’écris ceci dans un café, auprès du bureau des lettres. Adieu ; mille tendres remerciements.



228. — À M. DE FORMONT.
Octobre 1731.

Eh bien, mon cher Formont ! au milieu des tracasseries du roi et du parlement, de l’archevêque[4] et des curés, des molinistes

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.
  2. De Danchet et Campra.
  3. Le chevalier des Alleurs.
  4. Vintimille, archevêque de Paris, qui avait fait (ou fait faire) une instruction pastorale contre les avocats. (Cl.)