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ANNÉE 1731.

vers anglais qui peuvent se trouver dans l’Essai sur la Poésie épique, Jore n’aura qu’à m’envoyer la feuille par la poste ; on a réponse en vingt-quatre heures, c’est une chose qui ne doit pas faire de difficulté. J’aimerais bien mieux venir les corriger moi-même, et passer avec vous l’automne.

Mille compliments à notre ami M. de Formont. Si sa femme, entre vous et lui, n’aime pas les vers, il y aura bien du malheur.



221. — À M. DE CIDEVILLE.
19 août 1731.

Comment va votre santé ? Je vous en prie, mandez-le-moi : vous pouvez compter que je m’y intéresse comme une de vos maîtresses. Mais, si vales, macte animo, et pour Dieu faites ce troisième acte, et que je ne dise point :

................Ultima primis
Non bene respondent
...............

On a lu Jules César devant dix jésuites : ils en pensent comme vous ; mais nos jeunes gens de la cour ne goûtent en aucune façon ces mœurs stoïques et dures. J’ai un peu travaillé Ériphyle, et j’espère la faire jouer à la Saint-Martin. Je menai hier M. de Crébillon chez M. le duc de Richelieu : il nous récita des morceaux de son Catilina, qui m’ont paru très-beaux. Il est honteux qu’on le laisse dans la misère ; laudatur et alget[1]. Savez-vous que M. de Chauvelin, le maître des requêtes, fait travailler à une traduction de M. de Thou ? Je crois vous l’avoir déjà mandé. Ce jeune homme se fait adorer de la gent littéraire.

Adieu, mon cher ami ; en vous remerciant des deux corrections à la Henriade. M. de Formont me les avait mandées ; elles sont très-judicieuses. Vale.



222. — Á M. DE CIDEVILLE.
À Paris, ce 3 septembre 1731.

J’ai été bien malade, mon cher ami ; je n’ai pu ni vous écrire,

..........................

.................. je remets son entrée à la Saint-Martin. Je vais passer le mois de septembre tout seul à Arcueil, dans la

  1. Probitas laudatur et alget. (Juven., sat. i, 74.)