Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome33.djvu/212

Cette page a été validée par deux contributeurs.
194
CORRESPONDANCE.

Ma misère m’aigrit, et me rend plus farouche. Irai-je donc, après trois ans de silence, importuner, pour une pension, des personnes à qui je suis déjà si redevable ?

C’est à vous, mon cher enfant, à conduire cette affaire comme vous le jugerez convenable. Je vous remets entre les mains des intérêts que j’aurais entièrement oubliés sans vous.

Si vous savez des nouvelles de M. de Maisons, de M. de Pont-de-Veyle, de M. Bertier[1], de M. de Brancas, mandez-moi comment ils se portent. C’est toujours une consolation pour moi de savoir que les personnes que j’honore le plus sont en bonne santé.

Surtout, quand vous verrez M. Pallu, assurez-le que ma reconnaissance n’en est pas moins vive pour être muette.

Vos Mémoires de Mademoiselle[2] ne font pas d’honneur au style des princesses. Adieu.



194. — À M. THIERIOT[3].

À … 15 mai.

Mon cher Thieriot, en vous remerciant de vos cartes, non cartes de piquet, mais bien de Tartarie, si vous pouvez joindre à cela une très-ample, très-détaillée et très-correcte mappemonde, vous m’obligerez beaucoup. Vous m’avez parlé aussi d’une histoire de Pierre le Grand ; si vous me dénichez cela, vous serez plus que jamais animæ dimidium meæ. Adieu, caillette, suivant opéra et bégueule[4], je vous aime de tout mon cœur.



195. — À M. THIERIOT[5].

Paris, 12 août 1729.

Continuez dans vos belles résolutions, et n’oubliez pas les mémoires de M. des Alleurs ; assurez Timon[6] de mon goût pour

  1. Le Bertier cité ici est probablement Berthier de Sauvigny, président en la cinquième chambre des enquêtes, mort en 1745.
  2. La première édition des Mémoires de mademoiselle de Montpensier, dont Voltaire parle, tome XIV, page 108, est de 1728. L’expression de Voltaire donne à penser que Thieriot devait coopérer à cette édition.
  3. Éditeurs, de Cayrol et François.
  4. Mlle  Sallé.
  5. Pièces inédites, 1820.
  6. M. de Nocé.