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VII
AVERTISSEMENT.

Malheureusement, ceux de l’ancien fonds, auxquels il eût été le plus utile de remonter, sont disparus sans doute pour jamais, et nous n’avions à notre disposition que les manuscrits des lettres qui ont été publiées récemment, par conséquent avec un esprit d’exactitude et de fidélité qu’on n’avait point autrefois.

Nous avons donné en plus grand nombre que nos devanciers les lettres adressées à Voltaire, et auxquelles celui-ci répond, ou les lettres qui sont les réponses des correspondants aux lettres de Voltaire. Souvent les unes ne s’expliquent pas bien sans les autres ; toujours elles s’éclairent réciproquement. Nous avons même reproduit quelques lettres échangées entre personnes tierces, dont Voltaire parle, et qui sont très-utiles à l’intelligence de sa propre correspondance. Nous avons soin seulement d’imprimer toutes ces lettres, qui ne sont pas du style de notre auteur, en caractères plus petits, d’abord pour les mieux distinguer des siennes, ensuite pour qu’elles n’usurpent pas une place exagérée.

Nous ramenons, en règle générale, l’orthographe de toute la correspondance à l’usage moderne et aux formes consacrées actuellement. Il le fallait bien, puisque, comme nous venons de le dire, les originaux de tout l’ancien fonds n’existent plus. Et d’ailleurs nous avouons que la reproduction scrupuleuse de l’orthographe d’un écrivain comme Voltaire nous paraît un soin puéril. La marche adoptée par presque tous les éditeurs, et qui consiste à orthographier suivant des règles à peu près uniformes nos grands auteurs à partir de la période classique, c’est-à-dire du milieu du xviie siècle, nous paraît parfaitement sage. La langue est dès lors constituée régulièrement, et les caprices de l’orthographe individuelle n’offrent qu’un intérêt bien peu sérieux ; il peut être même nuisible de les conserver, car en attirant l’attention du lecteur plus qu’ils ne méritent, ils sont propres à le distraire de la pensée de l’écrivain. Cependant pour satisfaire autant qu’il est en nous à toutes les curiosités qui se manifestent aujourd’hui, nous avons reproduit l’orthographe des cinq premières lettres de Voltaire écolier, celle de lettres très-importantes et célèbres, et de quelques billets de la fin de sa vie ; le lecteur pourra de la sorte se rendre compte des habitudes grammaticales du grand épistolier. C’est, il nous semble, tout ce qu’on peut exiger de nous. Reproduire l’orthographe de toutes les lettres dont nous aurions retrouvé les autographes et conserver telles qu’elles sont toutes celles publiées par les éditeurs de Kehl, par Renouard et par Clogenson, c’eût été présenter un texte étrangement bariolé et disparate.

Nous n’avons pas signalé à chaque fois les lettres tirées de l’édition de Beuchot ; nous nous sommes contenté de les marquer d’un B à la table. De même les lettres de la correspondance avec Frédéric sont seulement désignées à la table par Pr. (Preuss). Quant à celles puisées à une autre source, soit antérieure, soit postérieure, nous avons toujours indiqué cette source en note. Pour les lettres non encore publiées, nous disons à qui nous en devons la communication. Nous n’avons pas cru devoir nous contenter de la petite table par personnages que Beuchot a crue suffisante. Nous avons donné une première table des lettres dans leur ordre chronologique avec les