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CORRESPONDANCE.

mon enfant que je vous ai remis entre les mains, et prenez garde qu’il soit proprement habillé[1]. Je n’aspire qu’à venir vous retrouver ; ce sera bientôt assurément.



94. — À MADAME LA PRÉSIDENTE DE BERNIÈRES[2].

Août.

Comme je vous ai mandé la maladie du cardinal[3], il est juste que je vous mande sa mort. Il a rendu son âme à Dieu ce mardi sur les quatre heures. M. le duc de Richelieu vient de partir pour Richelieu. Je voudrais bien en avoir fait autant pour la Rivière-Bourdet.

Ce mardi à minuit.

P. S. Vous voulez donner le mari de Mme  Dufresne pour sous-secrétaire à notre ami[4]. Pour cela, il faudrait avoir la bonté de m’envoyer de son écriture : si elle n’est pas très-belle, il ne faut pas qu’il y pense, car en tout il nous faut du plus beau et du meilleur. Les appointements ne seront pas pourtant considérables : cela ne passera pas quatre cents francs. Il faudra même que je m’en mêle pour les faire monter jusque-là. C’est à lui à prendre incessamment son parti ; il aura la préférence, parce qu’il est présenté de votre main.



95. — À M. DE MONCRIF[5].

À la Rivière, ce 11 (ou 12) septembre.

Il n’y avait qu’une lettre aussi aimable que la vôtre et les assurances touchantes que vous me donnez de votre amitié qui pussent adoucir la douleur où je suis de la mort de notre pauvre ami[6]. Je le regretterai toute ma vie ; et toute ma vie je serai charmé de retrouver dans la sensibilité de votre cœur et dans les agréments de votre esprit la consolation dont j’ai besoin.

Je vous demande en grâce, mon cher Moncrif, de nous donner

  1. La Ligue (la Henriade) imprimée à Rouen, sous le titre d’Amsterdam, par Viret, en 1723.
  2. Éditeurs, de Cayrol et François.
  3. Dubois, mort le 10 août.
  4. Richelieu sans doute.
  5. Éditeurs, de Cayrol et François.
  6. De Génouville, mort de la petite vérole, le 9 septembre.