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620 APPENDICE.

montagnes d'Auvergno, car je vous assure que je le suis beaucoup au pied des Alpe^. Je passe mes hivers auprès de Genève, et les autres saisons dans des terres assez agréables sur la frontière. On ne peut avoir une posi- tion plus convenable à mon goût. Je me trouve entre la France, l'Alle- magne et l'Italie, à portée d'être instruit le premier de toutes les sottises qu'on fait en Europe. Je vous demande pardon d'en dire tant, mais les vieillards aiment à parler. Ce que j'aime bien davantage, c'est de vous assurer des sentiments inviolables avec lesquels je serai toute ma vie, monsieur, votre très-humble et très-obéissant serviteur.

Voltaire.

2. — A M. DE CHAMPFLOUH, FILS.

20 janvier 17G4, au château tle Ferney, par Genève.

Votre souvenir, monsieur, me fait toujours un grand plaisir. Notre connaissance date d'environ vingt-deux années. Je suis devenu bien vieux et bien infirme, et je ne suis plus qu'un vieux laboureur retiré à sa cam- pagne. Je suis menacé de perdre la vue avant de perdre la vie. Je ne sais guère de condition plus sotte dans le monde que celle d'un vieillard aveugle; mais quand j'aurais perdu tous mes sens, je m'intéresserais tou- jours à vous. Mes terres sont malheureusement dans un climat assez triste, quoique dans un très-bel aspect. Je vivrai et je mourrai dans le château que j'ai bâti, et où je voudrais bien vous recevoir.

J'ai l'honneur d'être, de tout mon cœur, monsieur, votre très-humble et très-obéissant serviteur.

Voltaire *.

��XIII

LETTRE A M. LE CHEVALIER DE LAURÈS DE GIGNAC 2 .

A Cirey (en Champagne), ce 11 juillet ITiî.

C'est répondre bien tard, monsieur, à la prose polie et aux vers aima- bles dont vous m'avez honoré; mais il faut pardonner à un pauvre malade,

1. Suscription de l'adresse, au dos de la seconde feuille : « A monsieur, mon- sieur de Champflour d'Allagniat, à Clermont, Auvergne, c Timbre de Genève, chiffre 14. Cachet de Voltaire en cire rouge.

2. Inédite. Communication de M. E. Baumes.

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