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la Chine l’usage du canon ; on n’y connaissait que les feux d’artifice.

L’abbé Hautefeuille revendique les pendules, et intente procès à Huyghens.

Gassendi dit que le monde cache son âge.

Le Père Castel dit que le dernier satellite de Jupiter succédera à Jupiter, parce que les grands seigneurs tiennent leurs successeurs éloignés.

Physique.

On s’est moqué de Pythagore pour avoir dit que Dieu avait arrangé le monde suivant des proportions harmoniques; mais Kepler, au bout de trois mille ans, l'a justifié. Les proportions dans lesquelles les sphères célestes se meuvent pouvaient être harmoniques, sans que pour cela on doive penser que ce soit un concert de musique.

Jean Bernouilli, à dix-huit ans, trouve le calcul différentiel; vient à Paris, est présenté à M. de L’Hôpital ; mal reçu, puis pris pour maître ; fait le livre des infiniment petits, témoin les lettres imprimées à Leipzig.

Boerhaave assure qu’il est impossible de tirer du mercure du plomb ; Grosse assure qu’il en a tiré.

Le hasard fait tout : c’est un cordonnier qui, en s’imaginant qu’il trouverait de l’argent dans la pierre de Boulogne, s’avisa de la calciner, et trouva cette lumière qu’on a depuis trouvée dans tous les métaux.

Le phosphore d’urine, trouvé à peu près de même. Les lunettes, par Métius.

En 1600, Marius de Brandebourg vit les satellites de Jupiter, avant Galilée, qui ne les vit qu’en 1610. Fabricius vit le premier les taches du soleil. Anaximandre de Milet trouva l’obliquité du zodiaque chez les Grecs.

Métius, auteur des télescopes ; Goba, des lunettes ; Copernic, du vrai système ; Gutenberg, de l’imprimerie ; Bacon, de la poudre ; Finiguerra, de la gravure des estampes ; Jean de Bruges, de la peinture à l’huile ; Otto de Guéricke, de la machine pneumatique ; Galilée, de la rotation du soleil, de la chute des corps, etc. ; Huyghens, des pendules (disputés par Hautefeuille) ; Neper, des