SUPPLÉMENT AUX POÉSIES. 123
LVP. VERS
DE M. DE VOLTAIRE.
A Francfort. 22 juin 1753.
Ami de la liberté,
Mon zèle en prit la défense.
Je parlai pour l'innocence
Avec trop de fermeté :
In peu de calamité
Est ma seule récompense.
Grands dieux! je vous promets bien,
Quoi qu'on fasse et quoi qu'on pense,
De ne plus soutenir rien.
Si je voyage à Byzance,
Cher mupbti, j'irai te voir,
J'irai de Ton Excellence
Vanter le profond savoir,
Et dire à l'eunuque noir
Qu'il ait bonne jouissance.
Peut-être je visiterai Borne aujourd'hui la sainte, autrefois l'invincible;
Saint-père, je t'adorerai,
Ta pantoufle je baiserai, A genoux je te dirai : « Oui, vous êtes infaillible. » Mais non, je m'en vais prendre un plus sage parti; Je ne verrai ni roi, ni pape, ni muphti : Ils sont gens trop fâcheux pour un homme qui pense, S'il ose, dans leur cour, rompre un prudent silence 2 .
\. Pièces inédites de Voltaire, 1820.
2. Nous avions placé ici, par inadvertance, une Épigramme contre les son- neurs, qui. ainsi que nous l'avions constaté nous-mêmes, tome X, page 461, ne peut être de Voltaire, puisqu'elle est dans le Ménagianaàe 1093.
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