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SUPPLÉMENT AUX POÉSIES. 393

MERCURE.

Et voilà, Dieu puissant, ce qui n'a point d'excuse.

Quoi ! tandis qu'un bouffon exciterait les ris,

Les beaux-arts languissants seraient dans le mépris?

Il faut des jeux aux rois, mais des jeux honorables :

La noble bienséance en doit l'aire le prix;

Et jusqu'à leurs plaisirs je les veux respectables.

JUPITER.

Va donc, s'il est ainsi, trouver cette princesse, De qui l'hymen est arrêté ;

Les plaisirs et la sagesse

Sont toujours à son côté. Prépare en ce grand jour une fête immortelle, Digne du dieu des arts, et surtout digne d'elle.

��SCENE II.

JUPITER, MERCURE, LA FRANCE.

LA FRANCE.

Ecoutez ma voix gémissante,

Dieux, tournez sur moi vos regards, Comment puis-je être heureuse et florissante

Quand je vois languir les Beaux-Arts? Louis, ce roi puissant, ce roi dont la mémoire

S'étend aux plus lointains climats,

Les avait conduits sur ses pas,

Avec les Plaisirs et la Gloire : L'univers s'empressait alors de célébrer

La grandeur de mes destinées; Les nations venaient, de ma gloire étonnées,

Aie voir, m'entendre et m'admirer.

Rendez-moi ces temps pleins de charmes,

Dieux tout-puissants, séchez mes larmes ; Que l'amour des Beaux-Arts puisse un jour s'allumer

Au cœur de notre auguste maître! 11 n'a qu'à désirer, les talents vont paraître.

C'est aux dieux de les faire naître,

C'est aux rois de les animer.

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