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R E M A II LES

��S U R I. A V 1 E

��DE PIERRE CORNEILLE

��ECr.ITE PAU BERNARD DE FONTE N E ELE , SON NEVEU.

��11 fit la comédie de Mélile, qui parut en <l 6 •>•>... et sur la confiance qu'on eut du nouvel auteur qui paroissoit, il se forma une nouvelle troupe de comé- diens.

Comme on a promis des notes grammaticales, il est juste d'ob- server que la confiance du nouvel auteur est une faute de langue. On a de la confiance en quelqu'un, dans le mérite et les talents de quelqu'un, mais non pas du mérite et des talents. On a de la défiance de, et de la confiance en. Cette remarque est pour les étrangers; ils pourraient être induits en erreur par cette inad- vertance de M. de Fontenellc, qui écrivait d'ailleurs avec autant de pureté que de grâce et de finesse.

Il est certain que ces [premières] pièces ne sont pas belles; mais, outre qu'elles servent à l'histoire du théâtre, elles servent beaucoup aussi à la gloire de Corneille.

Ce qu'on ne peut lire ne peut guère servir à la gloire de l'au- teur. La gloire est le concert des louanges constantes du public. Deux ou trois littérateurs qui diront d'un mauvais ouvrage en soi: cet ouvrage était bon pour son temps, ne procureront à l'auteur aucune gloire. Corneille n'est point un grand homme pour avoir fait de mauvaises comédies, bien moins mauvaises que celles ^f son temps, mais pour avoir fait des tragédies infiniment supé-

1. Voltaire, on réimprimant cet. opuscule, y avait fait des changements et des coupures. Je n'ai pas besoin de dire que ses remarques ne portent que sur des phrases qui sont de Fontenellc. (B.)

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