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R E M A R U E S

��SI" Il

��LE COMTE D'ESSEX

TRAGÉDIE DE THOMAS CORNEILLE, REPRÉSENTÉE EN 1678.

��PRÉFACE DU COMMENTATEUR.

La mort du comte d'Essex a été le sujet de quelques tragédies, tant en France qu'en Angleterre. La Galprenède f ut le premier qui mit ce sujet sur la scène, en 1632 \ Sa pièce eut un très-grand succès. L'abbé Boyer, longtemps après, traita ce sujet différem- ment, en 1672. Sa pièce était plus régulière; mais elle était froide, et elle tomba. Thomas Corneille, en 1678, donna sa tragédie du Comte d'Essex : elle est la seule qu'on joue encore quelquefois. Aucun de ces trois auteurs ne s'est attaché scrupuleusement à

l'histoire.

Pictoribus atque poetis Quidlibet audendi semper fuit œqua potestas 2 .

Mais cette liberté a ses bornes, comme toute autre espèce de liberté. Il ne sera pas inutile de donner ici un précis de cet évé- nement.

Elisabeth, reine d'Angleterre, qui régna avec beaucoup de prudence et de bonheur, eut pour base de sa conduite, depuis

1. La pièce de La Calprenède avait été jouée en 1638. Celle de Corneille le fut dans les premiers jours de janvier 1678, sur le théâtre de l'hôtel de Bourgogne. On ne représenta celle de Boyer, sur le théâtre Guénégaud, que le 25 février 1078. c'est-à-dire environ six semaines après, et non six ans avant la tragédie de Cor- neille. Voltaire, pour les dates qu'il donne à ces ouvrages, a été induit en erreur par la Bibliothèque des théâtres (de Maupoint), 1733, in-8", dont il a déjà parlé page 304, et dont il a souvent répété les fautes. Cependant la seconde édition du Dictionnaire portatif des théâtres, par Lèris, est de 1703.

2. Horace, De Arte poetica, 9-10.

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