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ACTE IV, SCÈNE II. 317

Cette césure interrompue au second pied, c'est-à-dire au bout de quatre syllabes, fait un effet charmant sur l'oreille et sur le cœur. Ces finesses de l'art furent introduites par Racine, el il n'\ a que les connaisseurs qui en sentent le prix.

Vers 1 4. Même zèle toujours suit mon respect extrême, etc.

Thésée ne peut guère répondre que par ces protestations vagues de reconnaissance; mais c'est alors que la beauté de la diction doit réparer le vice du sujet, et qu'il faut tâcher de dire d'une manière singulière des choses communes.

Tous les sentiments d'Ariane dans cette scène sont naturels et attendrissants : on ne pourrait leur reprocher qu'une diction un peu prosaïque et négligée.

��ACTE QUATRIÈME.

SCÈNE I.

Vers \. Un si grand changement ne peut trop me surprendre, etc.

Cette scène d'OEnarus et de Phèdre est une de celles qui re- froidissent le plus la pièce ; on le sent assez. Ce roi qui sait le dernier ce qui se passe dans sa cour, et qui dit que voir un bel espoir tout à coup avorter passe tous les malheurs qu'on, ait à redouter, et que c'est du courroux du ciel la preuve la plus funeste, paraît un roi assez méprisable ; mais quand il dit qu'il sera responsable de ce que Thésée aime probablement dans sa cour quelque fille d'honneur, et qu'on voudra qu'il soit le garant de cet hommage inconnu, on ne peut pas lui pardonner ces discours indignes d'un prince.

Ce que lui dit Phèdre est plus froid encore. Toutes les scènes où Ariane ne paraît pas sont absolument manquées.

SCÈNE II.

Vers 1. Madame, je ne sais si l'ennui qui vous touche

Doit m'ouvrir, pour vous plaindre, ou me fermer la bouche, etc.

On ne peut parler plus mal. Il ne sait si l'ennui qui touche Ariane doit lui ouvrir, pour la plaindre, ou lui fermer la bouche; il doit en partager les coups, quoi qui la blesse; il sent le changement

(pii trompe la flamme d'Ariane, et il le met au rang des plus noirs

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