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ACTE IH, SCÈNE III. .51.,

Que de foiblessel 11 faut L'empêcher (l'en jouir. Combattre incessamment son infidèle audace. Allez, l'iritlioiis, revoyez-le, de grâce.

El si les \rrs riaient meilleurs, ce sentiment rendrait Phèdre supportable.

Vers 46. Nous avancerions peu, madame, il vous adore.

Le personnage de Pirithoûs est un peu lâche : est-ce à lui d'encourager Phèdre dans sa perfidie ?

Vers 58. Quoi! je la trahirois, etc.

L'art du dialogue exige qu'on réponde précisément à ce que l'interlocuteur a dit. Ce n'est que dans une grande passion, dans l'excès d'un grand malheur, qu'on doit ne pas observer cette règle : l'âme alors est toute remplie de ce qui l'occupe, et non de ce qu'on lui dit. C'est alors qu'il est beau de ne pas bien répondre; mais ici Pirithoûs ouvre à Phèdre la voie la plus convenable et la plus honnête de réussir dans sa passion : cette passion même doit la forcer à répondre à l'ouverture de Pirithoûs.

SCÈNE II.

Vers 3 Quand au repentir on le porte à céder,

Croit-il que mon amour ose trop demander ?

Ces scènes sont trop faiblement écrites ; mais le plus grand défaut est la nécessité malheureuse où l'auteur met Phèdre de ne faire que tromper. Il fallait un coup de l'art pour ennoblir ce rôle. Peut-être si Phèdre avait pu espérer qu'Ariane épouserait le roi de Naxe, si sur cette espérance elle s'était engagée avec Thésée, alors, étant moins coupable, elle serait beaucoup plus intéressante.

Ariane d'ailleurs ne dit pas toujours ce qu'elle doit dire ; elle se sert du mot de rage, elle veut qu'on peigne bien sa rage : ce n'est pas ainsi qu'on cherche à attendrir son amant.

SCÈNE III.

Vers I . Par ce que je vous dis, ne croyez pas, madame,

Que je veuille applaudir à sa nouvelle flamme, etc.

Cette scène est inutile, et par là devient languissante au théâ- tre. Pirithoûs ne fait que redire en vers faibles ce qu'il a déjà dit, et Ariane dit des choses trop vagues.

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