Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome32.djvu/30

Cette page n’a pas encore été corrigée

20 REMARQUES SUR HÉRACL1US.

Vers 59. Et puisse, si le ciel m'y voit rien épargner, Un faux Héraclius en ma place régner !

Il n'a point été question dans cette scène d'un faux Héraclius. Cette imprécation forcée, à laquelle on ne s'attend point, n'est là que pour rappeler le titre de la pièce, et pour faire souvenir qu'IIéraclius est le sujet de la tragédie.

à

SCÈNE V.

Vers 12. Qu'il ne venge sur vous ce qu'il craindra de moi.

On ne venge point ce qu'on craint, on le prévient, onrécarte, on le détourne, on s'y oppose; point de bons vers sans le mot propre : il faut l'exactitude de la prose avec la beauté des images, l'harmonie des syllabes, la hardiesse des tours, et l'énergie de l'expression ; c'est ce qu'on trouve dans plusieurs morceaux de Corneille.

Vers 1 4. Il ne faut craindre rien quand on a tout à craindre.

Cette sentence paraît quelque chose de contradictoire ; elle est cependant, au fond, d'une très-grande vérité : elle signifie qu'il faut tout hasarder quand tous les partis sont également dangereux. Il eût fallu, je crois, éviter le jeu de mots et l'anti- thèse, qui reviennent trop souvent.

Vers <I5. Allons examiner, pour ce coup généreux,

Les moyens les plus prompts et les moins dangereux.

Pulchérie va donc conspirer de son côté. On a donc lieu d'être surpris qu'elle ne soit pas dans le secret, puisque la fille de Maurice doit avoir du pouvoir sur le peuple, et mettre un grand poids dans la balance ; mais il faut se livrer à l'intrigue et aux ressorts que l'auteur a choisis.

��ACTE DEUXIEME.

SCÈNE I.

Vers 1. Voilà ce que j'ai craint de son âme enflammée.

Le spectateur ne peut savoir d'abord que c'est Léontine qui parle, et que c'est cette même Léontine, autrefois gouvernante d'Héraclius et de Martian ; il serait peut-être mieux qu'on en fût

�� �