REMARQUES
��SUR
��TITE ET BÉRÉNICE
��COMÉDIE HÉROÏQUE DE CORNEILLE 1 .
��ACTE PREMIER.
��SCÈNE I.
Vois 3 Plus nous approchons de ce grand hyménée,
Plus en dépit de moi je me trouve gênée.
On saura bientôt de quel hyménée on parle ; mais on ne saura point que c'est Domitie qui parle ; et le lieu où elle est n'est point annoncé.
Cette Domitie, fille de Corbulon, est amoureuse de Domitian, qui l'est aussi d'elle. Il est vrai que cet amour est froid ; mais il est vrai aussi que, quand Domitian et sa maîtresse Domitie s'ex- primeraient avec la tendre élégance des héros de Racine, ils n'en intéresseraient pas davantage. Il y a des personnages qu'il ne faut jamais représenter amoureux : les grands hommes, comme Alexandre, César, Scipion, Caton, Cicéron, parce que c'est les avilir; et les méchants hommes, parce que l'amour dans uncàmc féroce ne peut jamais être qu'une passion grossière qui révolte au lieu de toucher, à moins qu'un tel caractère ne soit attendri et changé par un amour qui le subjugue. Domitian, Caligula, Néron, Commode, en un mot tous les tyrans qui feront l'amour à l'ordinaire, déplairont toujours. Dès que Domitian est l'amou- reux de la pièce, la pièce est tombée.
1. Représentée également en 1070, huit jours après la pièce de Kacine.
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