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REMARQUES

SUR AGÉSILAS

TIlACtDIF. REPRÉSENTÉE EN 166G.

��PREFACE DU COMMENTATEUR.

Agêsilas n'est guère connu dans le monde que par le mot de

Despréaux :

J'ai vu l' Agêsilas; Hélas!

Il eut tort sans doute de faire imprimer, dans ses ouvrages, ce mot, qui n'en valait pas la peine; mais il n'eut pas tort de le dire. La tragédie à? Agêsilas est un des plus faibles ouvrages de Cor- neille. Le public commençait à se dégoûter. On trouve dans une lettre manuscrite d'un homme de ce temps-là, qu'il s'éleva un murmure très-désagréable dans le parterre, à ces vers d'Aglatide :

Hélas!... je n'entends pas des mieux Comme il faut qu'un hélas s'explique; Et lorsqu'on se retranche au langage des yeux, Je suis muette à la réplique.

Ce même parterre avait passé, dans la pièce d'Othon, des vers beaucoup plus répréhcnsibles, en faveur des beautés des pre- mières scènes; mais il n'y avait point de pareilles beautés dans Agêsilas : on fit sentir à Corneille qu'il vieillissait. Il donnait un ouvrage de théâtre presque tous les ans, depuis 1625, si vous en exceptez l'intervalle entre Pertharite et Œdipe : il travaillait trop vite; il était épuisé. Plaignons le triste état de sa fortune, qui ne répondait pas à son mérite, et qui le foirait à travailler.

On prétend que la mesure des vers qu'il employa dans Agêsilas nuisit beaucoup au succès de cette tragédie. Je crois, au

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