REMARQUES SUR LA TOISON D'OR. 177
tesse introduite par la mère de Louis XIV, et par les hôtels de Longueville, de La Rochefoucauld et de Rambouillet ; c'est ce mauvais goût justement frondé par Boileau dans ces vers :
Toutefois à la cour les turlupins restèrent 1 , Insipides plaisants, bouffons infortune-. D'un jeu de mots grossier partisans surannés.
Il nous apprend que la tragédie elle-même fut infectée de ce défaut :
Le madrigal d'abord en fut enveloppé 2 ;
La tragédie en fit ses plus chères délices.
Ce dernier vers exagère un peu trop. Il y a en effet quelques jeux de mots dans Corneille, mais ils sont rares ; le plus remar- quable est celui d'Hypsipyle, qui, dans la quatrième scène du troi- sième acte, dit à Médée sa rivale, en faisant allusion à sa magie :
Je n'ai que des attraits, et vous avez des charmes 3 .
Médée lui répond :
C'est beaucoup en amour que de savoir charmer.
Médée se livre encore au goût des pointes dans son mono- logue, où elle s'adresse à la Raison contre l'Amour, en lui disant 4 :
��Donne encor quelques lois à qui te fait la loi : Tyrannise un tyran qui triomphe de toi ; Et par un faux trophée usurpe sa victoire... Sauve tout le dehors d'un honteux esclavage
Oui t'enlève tout le dedans.
Le style de la Toison (for est fort au-dessous de celui ù'OEtlipc, îl n'y a aucun trait brillant qu'on y puisse remarquer : ainsi le lecteur permettra qu'on ne fasse aucune note sur cet ouvrage.
��1. Boileau, Art poétique, II, 130-132.
2. Ibid., II, 111-113.
3. Voltaire a déjà critiqué ce vers, tome XIX, page 18,
4. Acte IV, scène h.
��32. — COMll. SUR Cor.XEILLE. II.
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