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mentaire sur Corneille, et vous remarquez ses fautes, el vous l’appelez grand homme, et vous ne le montrez que petit quand il est en concurrence avec Racine. Je réponds qu’il esl grand homme dans Cinna, et non dans Pertharite et dans ses autres mauvaises pièces; je réponds qu’un commentaire n’est pas un panégyrique, mais un examen de la vérité; et qui ne sait pas réprouver le mauvais n’est pas digne de sentir le bon.

On peut encore me dire : Vous faites ici de Racine un pla- giaire qui a pillé dans Corneille les plus beaux endroits d’Andromaque. Point du tout : le plagiaire est celui qui donne pour son ouvrage ce qui appartient à un autre ; mais si Phidias eût fait son Jupiter olympien de quelque statue informe d’un autre sculpteur, il aurait été créateur et non plagiaire.

Je ne ferai plus d’autre remarque sur ce malheureux Pertharite ; on n’a besoin de commentaire que sur les ouvrages où le bon est mêlé continuellement avec le mauvais. Il faut que ceux qui veulent se former le goût apprennent soigneusement à distinguer l’un de l’autre.