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ACTE I, SCÈNE I. 145

après Pertharite. Le lecteur peut consulter le commentaire qu'on trouvera dans le second acte; il y trouvera toute la disposition <lc la tragédie d'Ândromaque, et même la plupart des sentiments que Racine a mis en œuvre avec tant de supériorité ; il verra com- ment d'un sujet manqué, et qui paraît très-mauvais, on peut tirer les plus grandes beautés, quand on sait les mettre à leur place.

C'est le seul commentaire qu'on fera sur la pièce infortunée de Pertharite. Les amateurs et les auteurs ajouteront aisément leurs propres réflexions au peu que nous dirons sur cet honneur singu- lier qu'eut Pertharite de produire les plus beaux morceaux A'An- dromaque.

��ACTE PREMIER.

��SCENE I.

��Vers 'M. S'il m'aime, il doit aimer cette digne arrogance Qui brave ma fortune, et remplit ma naissance.

On est toujours étonné de cette foule d'impropriétés, de cet amas de phrases louches, irrégulières, incohérentes, obscures, et de mots qui ne sont point faits pour se trouver ensemble ; mais on ne remarquera pas ces fautes, qui reviennent à tout mo- ment dans Pertharite. Cette pièce est si au-dessous des plus mau- vaises de notre temps que presque personne ne peut la lire. Les remarques sont inutiles.

Vers Z'ô. Son ambition seule.... — Unulplie, oubliez-vous Que vous parlez à moi, qu'il étoit mon époux ? — Non, mais vous oubliez que, bien que la naissance Donnât à son aîné la suprême puissance, 11 osa toutefois partager avec lui Un sceptre dont son bras devoit être l'appui, etc.

Cette exposition est très-obscure. Un Unulphe, un Gundeberl, un Grimoald, annoncent d'ailleurs une tragédie bien lombarde. C'est une grande erreur de croire que tous ces noms barbares de Goths, de Lombards, de Francs, puissent faire sur la scène le même effet qu'Achille, lphigénie, Andromaque, Electre, Oreste, Pyrrhus. Boileau se moque avec raison de celui qui pour sua,

32. — Comm. sur Corneille. II. 10

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