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ACTE II, SCÈNE I. 107

Vers 70. Mais dans mon cabinet Flaminius m'attend.

Il est clair que Flaminius attend la reine; qu'elle a les plus grands intérêts du monde de hâter son entretien avec lui. Nico- mède est arrivé; il va trouver le roi. Il n'y a pas un moment à perdre ; cependant elle s'arrête pour détailler inutilement à Cléone des projets qui sont d'une nature à n'être confiés qu'à ceux qui doivent les seconder. Cette manière d'instruire le spectateur est sans art et sans intérêt.

Vers dern. Vous me connoissez trop pour vous en mettre en peine.

Cela est trop trivial, et ce vers fait trop voir l'inutilité du rôle de Cléone. C'est un très-grand art de savoir intéresser les confi- dents à l'action. Néarque, dans Polyeucte, montre comment un confident peut être nécessaire.

��ACTE DEUXIÈME.

SCÈNE I.

Vers 3 La haute vertu du prince Nicomède

Pour ce qu'on peut en craindre est un puissant remède.

Une haute vertu, remède pour ce qu'on en peut craindre, n'est ni correct ni clair.

Vers 6. Un retour si soudain manque un peu de respect. Un retour qui manque de respect!

Vers 11. Il n'en veut plus dépendre, et croit que ses conquêtes Au-dessus de son bras ne laissent plus de tètes.

Des têtes au-dessus des bras ! Il n'était plus permis d'écrire ainsi en 1652. Mais Corneille ne châtia jamais son style; il passe pour valoir mieux par la force des idées que par l'expression. Cepen- dant observez que toutes les fois qu'il est véritablement grand, son expression est noble et juste, et ses vers sont bons.

Vers 16. A suivre leur devoir leurs hauts faits se ternissent.

Il semble que les hauts faits suivent un devoir, et qu'ils se ternissent en le suivant. Ce n'est pas parler sa langue.

Vers 17. Et ces grands cœurs enflés du bruit de leurs combats.. Font du commandement une douce habitude.

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