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ACTE V, SCÈNE IV. 1)99

doivent parler. La rôponso de riodogiine est beaucoup plus lorte que le discours de Cl('oi)àtrc, et elle doit Pètre. Il n'y a rien à y répliquer : elle porte la conviction, et Antioclius devrait en être tellement l'rapijé (ju'il ne devrait peut-être pas dire : Non, je n'écoute rien; car comment ne i)as écouter de si bonnes raisons ? Mais j'ose dire que le parti que prend Antioclius est infiniment plus tbéàtral que s'il était simplement raisonnable.

Vers 174. Heureux, si sa fureur, (|ui me prive de toi,

Se fait bientôt connoitre, en achevant sur moi! etc.

En achevant sur moi dépare un peu ce morceau, qui est très- beau. Achevant demande absolument un régime. Tout lieu de me surprendre est trop faible; réduire en poudre, trop commun.

Vers 189. Faites-en faire essai par quelque doniesti([ue.

Apparemment que les princesses syriennes faisaient peu de cas de leurs domestiques ; mais c'est une réflexion que personne ne peut faire dans l'agitation où l'on est, et dans l'attente du dénoûment.

L'action qui termine cette scène fait frémir : c'est le tragique porté au comble. On est seulement étonné que dans les compli- ments d'Antioclius et de l'ambassadeur, qui terminent la pièce, Antiocbus ne dise pas un mot de son frère, qu'il aimait si tendre- ment. Le rôle terrible de Gléopàtre et le cinquième acte feront toujours réussir cette pièce.

Vers '196. Et soit amour pour moi, soit adresse pour elle. Ce soin la fait paroitre un peu moins crimineUe.

Soit adresse pour elle n'est pas français; on ne peut dire/«i de l'adresse pour moi; il fallait peut-être dire soit intérêt pour elle.

Vers 212. Mais j'ai cette douceur dedans cette disgrâce, De ne voir point régner ma rivale à ma place.

Disgrâce paraît un mot trop faible dans une aventure si effroyable ; voilà ce que la nécessité de la rime entraîne : dans ces occasions il faut changer les deux rimes.

Vers 214. Je n'aimois que le trône, et de son droit douteux J'espérois faire un don fatal à tous les deux ; Détruire l'un par l'autre, et régner en Syrie, l'iutôt par vos fureurs que par ma barbarie. Séleucus, avec toi trop fortement uni, Ne m'a point écoutée, et je l'en ai puni ; J'ai cru par ce poison en faire autant du reste ; Mais sa force trop prompte à moi seule est funeste.

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