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ACTE I, SCÈNE 1. 535

��ACTE PREMIER. SCÈNE I.

Vers 1. Enfin ce jour ponipoiiK, <'i't lieureux jour nous luit, Qui d'un trouble si long doit dissiper la nuit, etc.

A ce magnifique début, qui annonce la réunion entre la Perse et la Syrie, et la nomination d'un roi, etc., on croirait que ce sont des princes qui parlent de ces grands intérêts (quoiqu'un prince ne dise guère qu'un jour est pompeux). Ce sont malheu- reusement deux subalternes qui ouvrent la pièce. Corneille, dans son Examen , dit qu'on lui reprocha cette faute ; il était presque le seul qui eût appris aux Français à juger. Avant lui on n'était pas difficile. Il n'y a guère de connaisseurs quand il n'y a point de modèles.

Les défauts de cette exposition sont : 1" qu'on ne sait point qui parle ; 2" qu'on ne sait point de qui l'on parle; 3" qu'on ne sait point oii l'on parle. Les premiers vers doivent mettre le spectateur au fait autant qu'il est possible K

Vers 7. Ce arand jour est venu, mon frère, où notre reine Doit rompre aux yeux de tous son silence obstiné.

Quelle reine? Elle n'est pas nommée dans cette scène. On ne dit point que l'on soit en Syrie, et il faudrait le dire d'abord,

V'ers 13. Mais n'admirez-vous point que celte même reine Le donne pour époux à l'objet de sa haine?...

Sa haine se rapporte à Vèpoux, qui est le substantif le plus voisin. Cependant l'auteur entend la haine de Cléopâtre : ce sont de ces fautes de grammaire dans lesquelles Corneille, qui ne châtiait pas son style, tombe souvent, et dans lesquelles Racine ne tombe jamais depuis Andromaque.

Vers 17. Et n'en doit faire un roi qu'afin de couronner Celle que dans les fers elle aimoit à gêner?

première fois en 1067. Je n'ai pas vu cette édiiion de 1007, que meiiiionue Len- glet-Dufresnoy dans sa Bibliothèque des Romans, 11, 07.

Lenglet-Dufresnoy n'en parle peut-ôtre que d'après la note de 1009, dont j'ai parlé. (B.)

1. Voyez aussi dans les Mélanges, année 1774,, le Sentiment d'un académicien de Lyon.

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