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526 REMARQUES SUR THÉODORE.

Sa ïiiahule et Marcelle (ju'on rerra vcnii- dans un moment ou deux, sont toujours le stylo de la comédie.

SCÈNE 11.

Cette scène, aux vices de la diction près, n'est pas répréhen- sible. Les sentiments et le caractère de Théodore s'y développont.

V. dern. . . . Quittons ce discours, je vois venir Marcelle.

Rien n'est plus froid et plus déplacé dans le tragique que ces scènes dans lesquelles un confident parle à une femme en faveur de l'amour d'un autre. C'est ce qu'on a tant reproché à Racine dans son Alexandre, où Éphestion paraît en fidèle confident du beau feu de son maître *. Rien n'a plus avili notre théâtre, et ne Ta rendu plus ridicule aux yeux des étrangers que ces scènes d'ambassa- deurs d'amour. Heureusement il y en a peu dans Corneille.

SCÈME IV.

Vers 54. Plutôt que dans son lit j'entrerois au tombeau.

On retouve dans quelques vers de cette scène l'auteur des beaux morceaux de Polyeucte. Mais une fille de qualité qui veut mourir vierge est fort bonne pour le couvent, et fort mauvaise pour le théâtre.

Au reste, l'amour qui brûle sans luire, Cléobule qu'on voit aller tant et venir, un reste de scrupule que Marcello tient pour ridicule, sont dos façons de parler si basses, si cho([uantes, qu'elles dé- goûteraient tout lecteur, quand même la pièce serait bien faite.

Vers dern. Mais demeurez; il vient.

L"autour dit, avec une candeur digne do lui, qu'une femme sans grande passion ne pouvait faire un grand oUbt. On ne peut sans doute s'intéresser à elle; mais on s'intéresse beaucoup moins à Marcelle. Son caractère indigne et son ton ironique et insultant dégoûtent.

SCÈNE VI.

Vers 6. Ah! que vous savez mal comme il faut se venger!

Ce ne sont plus, on l'a déjà dit-, les expressions que nous examinons. 11 faut plaindre ici la faiblesse do l'esprit humain.

t. Alexandre, acte II; sci'ne i. 2. Page 524.

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