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424 REMARQUES SUR POMPÉE.

Comment pciit-on fuir l'univers écrasé? Comment et où fuir, quand on est écrasé avec cet univers? Cette métaphore n'est pas ])lus juste qu'un climat qui prête l'épaule.

Vers 70, Soutiendrez-vous un faix sous qui Rome succombe?

Tu, Ptolom;ce, potes Magni fulcire ruinam Sub qua Romajacet ^

Vers 71. Sous (jui tout l'univers ss trouve foudroyé.

Un faix sous qui l'on se trouve foudroyé est encore une de ces figures fausses, une de ces images incohérentes qu'on ne peut admettre. Un faix ne foudroie pas.

Vers 73. Quand on veut soutenir ceux que le sort accable, A force d'être juste on est souvent coupable.

Jusetfas multos faciunt, Ptolomœe, nocentes'.

Vers 7o. Et la fidélité qu'on garde imprudemment,

Après un peu d'éclat traîne un long châtiment...

Datpœnas laudata fides, cum sustinet, inquit, Quos fortuna premit.

Vers 77. Trouve un noble revers, dont les coups invincibles, Pour être glorieux, ne sont pas moins sensibles.

Ces termes ne paraîtront pas justes à ceux qui exigent la pu- reté du langage et la justesse des figures. En effet, un coup n'est pas invincible, parce qu'un coup ne combat pas.

Vers 80. Rangez-vous du parti des destins et des dieux. Fatis accède, diiscjue^.

Vers 81. Et sans les accuser d'injustice et d'outrage... Accuse-t-on les destins d'outrage ?

Vers 82. Puisqu'ils font les heureux, adorez leur ouvrage... Et pour leur obéir perdez le malheureux.

Et cole felices; misères fuge*.

1. Lucain, Phars.,\lU, 528-29. 4. Lucain, Phars., 486.

2. Jbid., 484. 5. Ibid., 487.

3. Ibtd., 485-86.

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