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410 REMAROUES SUR POLYEUCTE.

gendre avant de demander Tordre de l'empereur. Il faut des rai- sons plus fortes. Le zèle de la religion suffisait, et pouvait fournir des choses sublimes,

ALBIN.

Vers 33. Grâce, grâce, seigneur, que Pauline l'obtienne.

FÉLIX.

Celle de l'empereur ne suivroit pas la mienne.

Qui lui a dit que la grâce de l'empereur ne suivrait pas la sienne? Au contraire, il doit présumer que l'empereur trouvera fort ])on qu'il n'ait pas fait couper le cou à son gendre, et qu'il attende des ordres positifs.

Vers 47. Je vois le peuple ému pour prendre son parti.

Cette raison ne paraît guère meilleure que les autres. Il est difficile, comme on l'a déjà remarqués que le peuple, qui a eu tant d'horreur pour le fanatisme punissable de Polyeucte, se ré- volte sur-le-champ en sa faveur. Ce qu'il y a de triste, c'est que les défauts du rôle de Félix ne sont rachetés par aucune beauté; il parle presque toujours aussi bassement qu'il pense. On ne dit point ému pour, cela n'est pas français.

Vers S3. Et Sévère aussitôt, courant h sa vengeance, IM'iroit calomnier de quelque intelligence...

Calomnier de n'est pas français.

��SCÈNE II.

Vers 4. .le ne hais point la vie, et j'en aime l'usage, Mais sans attachement qui sente l'esclavage.

L'esclavage n'est pas le mot propre, parce qu'on n'est pas es- clave de la vie.

Vers 1 0. Te suivre dans l'abîme où tu veux te jeter !

POLYEUCTE .

Mais plutôt dans la gloire où je m'en vais monter.

Ce dernier vers fait un mauvais effet, parce qu'il affaiblit le beau vers de la scène suivante. Où le conduisez-vous? — A la mort. — A la gloire. Voyez comme ces mots oit je m'en vais monter gâtent,

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