Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome31.djvu/40

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

XCII. — Le plus grand des maux est les guerres civiles. Elles sont sûres si on veut récompenser le mérite ; car tous diraient qu’ils méritent. P.

Cela mérite explication. Guerre civile si le prince de Conti dit : J’ai autant mérite que le prince de Condé ; si Retz dit : Je vaux mieux que Mazarin ; si Beaufort dit : Je l’emporte sur Turenne ; et s’il n’y a personne pour les mettre à leur place. Mais quand Louis XIV arrive et dit : Je ne récompenserai que le mérite, alors plus de guerre civile. V.

XCIV. — Pourquoi suit-on la pluralité ? Est-ce à cause qu’ils ont plus de raison ? Non ; mais plus de force. Pourquoi suit-on les anciennes lois et les anciennes opinions ? Est-ce qu’elles sont plus saines ? Non ; mais elles sont uniques, et nous ôtent la racine de diversité. P.

Cet article a besoin encore plus d’explication, et semble n’en pas mériter. V.

XCV. — La force est la reine du monde, et non pas l’opinion ; mais l’opinion est celle qui use de la force. P.

Idem. V.

XCVI. — Que l’on a bien fait de distinguer les hommes par l’extérieur plutôt que par les qualités intérieures ! Qui passera de nous deux ? qui cédera la place à l’autre ? Le moins habile ? Mais je suis aussi habile que lui. Il faudra se battre sur cela. Il a quatre laquais, et je n’en ai qu’un. Cela est visible. Il n’y a qu’à compter ; c’est à moi à céder. P.

Non. Turenne avec un laquais sera respecté par un traitant qui en aura quatre. V.

XCVII. — La puissance des rois est fondée sur la raison et sur la folie du peuple, et bien plus sur la folie. La plus grande et la plus importante chose du monde a pour fondement la faiblesse, et ce fondement-là est admirablement sûr, car il n’y a rien de plus sur que cela que le peuple sera faible ce qui est fondé sur la seule raison est bien mal fondé, comme l’estime de la sagesse. P.

Trop mal énoncé. V.

XCVIII. — Nos magistrats ont bien connu ce mystère. Leurs robes rouges, leurs hermines…, tout cet appareil auguste était nécessaire. P.

Les sénateurs romains avaient le laticlave. V.

XCIX. Si les médecins[1] n’avaient des soutanes et des mules, et que

  1. Voyez tome XXII, page 59.