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ACTE IV, SCÈxXE V. 337

nécessaire de lier les scènes, et de ne faire paraître sur le tliéatre aucun personnage sans une raison évidente. Si le législateur manque ici à la loi qu'il a introduite, il est assurément bien excusable. Il n'est pas vraisemblable qu'Emilie arrive avec sa confidente pour parler de la conspiration dans la même chambre dont yVugusfe sort : ainsi elle est supposée parler dans un autre appartement.

Vers 1. D'où me vient cette joie, et que mal à propos Mon esprit malgré moi goûte un entier repos?

On ne voit pas trop en elïet d'où lui vient cette prétendue joie; c'était, au contraire, le moment des plus terribles inquié- tudes. On jDeut être alors atterré, immobile, égaré, accablé, in- sensible à force d'éprouver des sentiments trop profonds ; mais de la joie! Cela n'est pas dans la nature.

Vers 9. Et je vous l'amenois, plus traitable et plus doux, Faire un second effort contre votre courroux.

Je vous l'amenais faire un second effort contre un grand

courroux n'est ni français, ni intelligible; de plus, comment cette Fulvie n'est-elle pas effrayée d'avoir vu Cinna conduit chez Auguste, et des complices arrêtés? Comment n'en parle-t-elle pas d'abord? Comment n'inspire-t-elle pas le plus grand effroi à Emilie ? Il semble qu'elle dise par occasion des nouvelles indiffé- rentes.

Vers 16. Chacun diversement soupçonne quelque chose.

Ces termes lâches et sans idées, ces familiarités de conversation, doivent être soigneusement évités.

Vers 22. Que même de son maître on dit je ne sais quoi.

Je ne sais quoi est du style de la comédie ; et ce n'est pas assu- rément un je ne sais quoi que la mort de Maxime, principal conjuré.

Vers 23. On lui veut irapuler un désespoir funeste.

On lui veut imputer est de la Gazette suisse, on veut dire quil s'est donné une bataille.

Vers U. On parle d'eaux, de Tibre, et l'on se tait du reste.

Il est bien singulier qu'elle dise que Maxime s'est noyé, et qu'on se tait du reste. Qu'est-ce que le reste ? Et comment Cor-

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