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324 REMARQUES SUR CINNA.

l'aposlropho b sa passioii sort du ton fin dialogue ot de la vérité; c'est un tour i\o rhéteur qu'on se permettait encore.

Vers 81. Quoi qu'il en soit, qu'Auguste ou que Cinna périsse, Aux mânes paternels je dois ce sacrifice.

Il semble, par ces expressions, qu'elle doive le sacrifice de Cinna.

Vers 88. Et c'est à faire enQn à mourir après lui.

Et c'est à faire est encore une expression bourgeoise liors d'usage, même aujourd'hui, chez le peuple. Remarquez que dans cette scène il n'y a presque que ces deux mots à reprendre, et que la pièce est faite depuis six vingts ans. Ce n'est qu'une scène avec une confidente, et elle est sublime.

��SCENE III.

Vers 17. Plût aux dieux que vous-même eussiez vu de quel zèle Cette troupe entreprend une action si belle! etc.

Ce discours de Cinna est un des plus beaux morceaux d'élo- quence que nous ayons dans notre langue.

Vers 28. Amis, leur ai-je dit, voici le jour lieureux

Qui doit conclure eniin nos desseins généreux.

Le mot dessein ne convient pas à conclure. Il me semble qu'on conclut une afl'aire, un traité, un marché ; que l'on consomme un dessein, qu'on l'exécute, qu'on l'effectue. Peut-être que le verbe remplir eût été plus juste et plus poétique que conclure.

Vers 33. Là, par un long récit de toutes les misères

Que, durant notre enfance, ont enduré nos pères...

Durant et enduré, dans le même vers, ne sont qu'une inadver- tance ; il était aisé de mettre pendant notre enfance; mais ont endure paraît une faute aux grammairiens; ils voudraient les misères qu'ont endurées nos pères. Je ne suis point du tout de leur avis. Il serait ridicule de dire: les misères qu'ont souffertes nos pères, quoi- qu'il faille dire : les misères que nos pères ont souffertes. S'il n'est pas permis à un poète de se servir en ce cas du participe absolu, il faut renoncer à faire des vers.

\ ers 41 . Oij les meilleurs soldats cl les chefs les plus braves 3Ioltoient toute leur gloire à devenir esclaves;

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