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REMARQUES SUR CINNA

Tr.AGtDIE REPRÉSENTÉE EN 1639.

��AVERTISSEMENT DU COMMENTATEUR.

Ce n'est pas ici une pièce telle que les Horaccs : on voit bien le même pinceau, mais l'ordonnance du tableau est très-supé- rieure. Il n'y a point de double action : ce ne sont point des intérêts indépendants les uns des autres, des actes ajoutés à des actes ; c'est toujours la même intrigue. Les trois unités sont aussi parfaitement observées qu'elles puissent l'être, sans que l'action soit gênée , sans que l'auteur paraisse faire le moindre effort. Il y a toujours de l'art, et l'art s'y montre rarement à découvert.

On donne ici^ ce chef-d'œuvre du grand Corneille tel qu'il le fit imprimer, avec le chapitre de Sénèque le Philosophe, dont il tira son sujet (ainsi qu'il avait publié le Ciel avec les vers espa- gnols qu'il traduisit). On y ajoute son Épître dédicatoire à Mon- tauron, trésorier de l'épargne, et la lettre du célèbre Balzac,

��EPITRE DEDICATOIRE

A M. DE MONTAURON.

��Monsieur,

Je vous présente un tableau d'une des plus belles actions d'Auguste, Ce monarque étoit tout généreux, et sa générosité n'a jamais paru avec tant d'éclat que dans les effets de sa clémence et de sa liberalilé. Ces deux rares vertus lui étoient si naturelles, et si inséparables en lui, qu'il semble qu'en

1, Dans rédition publiée par Voltaire.

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