Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome31.djvu/28

Cette page n’a pas encore été corrigée

18 DERNIÈRES REMARQUES

la folie à sortir de cet état d'une parfaite; tiaïKiuillité dans laquelle consiste le souverain bonheur en ce monde, pour rentrer dans un autre plein de doutes, de crainte, et d'incertitude. F.

J"ai pcMir (iiiG ce no soit ex fnlso supponente. V.

XLVII. — I{eprésent.ez-vous.... un missionnaire (|ui entreprend de con- vertir ce philosophe (cliinois) à la relii^ion chictieniie. V.

Songez qne les autres religions, excepté la juive, menaçaient de l'enfer longtemps avant nous; songez que les bonzes de la secte de Laokiuni, à la Chine, menacent d'une espèce d'enfer; songez que, même du temps de Lucrèce, on menaçait de l'enfer à Rome :

.Elernas quoniam pœiias in morte limendum esl^.

L'enfer est bien ancien : les brames disent qu'ils ont inventé leur ondcra - il y a des millions d'années. V.

XLVIIL — Supposons maintenant, par une comparaison sensible, qu'on mette entre les mains d'un entant les vingt-quatre caractères d'imprimerie qui forment les vingt-quatre lettres de l'alphabet, pour cjuil les arrangea sa fantaisie. ¥.

Un Chinois, les vingt-quatre lettres de l'alphabet! C'est sans doute une faute d'impression; il faut dire : Votre alphabet. V.

XLIX. — Ce que je possède m'est assuré, dussé-je aller jusqu'à cent ans. F.

Ah! mon ami, dans la révolution du dernier siècle, quel Chi- nois était sûr un moment de sa fortune et de sa vie? V.

L. — 11 s'ensuit que le plaisir qui naît de l'espérance probable n'a qu'un fondement très-incertain. F.

Donc tu n'avais tout à l'heure qu'un fondement très-incertain que tout ce que tu possèdes t'était assuré, mon cher Chinois. V.

1,1. — J'ai aujourd'hui, encore un coup, tout ce qu'il me faut pour mener une vie tranquille, que je regarde comme le souverain bonheur; et je suis certain d'en jouir jusqu à la fin de ma carrière. F.

Ail ! et si tu as la goutte et la pierre, mon pauvre Chinois? V.

LU. — La crainte des accidents ne l'inquiète pas, surtout lorsqu'il se trouve persuadé, comme je le suis moi-même, qu'il y a infiniment plus de

1. Lucrèce, chant, I, vors 112.

2. Voyez tome XVIll, page 31.

�� �