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SUR LES SENTIMENTS DE LACADKM lE. '63

Fui est (riinc seule syllabe, comme lui, bruit, cuiiK

Vers lo. Mais il me faut te perdre après l'avoir perdu;

Et pour mieux tourmenter mon esprit éperdu, etc.

Perdu et rjjerda ne peuxent rimer, ;i cause (|ue l'un est le simple et l'autre le com[)Osé.

Perdu et l'pcrdu signifiant deux choses absolument dilTérentes, laissons aux poètes la liberté de faire rimer ces mots. Il n'y a pas assez de rimes dans le genre noble pour en diminuer encore le nombre.

Vers 115. Va, je ne te hais point. — Tu le dois. — Je ne puis.

Ces termes ta le dois sont équivoques, etc.

Non assurément, ils ne sont point équivoques : le sens est si clair qu'il est impossible de s'y méprendre ; et si c'est une licence en poésie, c'est une très-belle licence.

SCÈNE vr.

Vers 33. L'amour n'est qu'un plaisir, et l'honneur un devoir.

Il falloit dire : l'amour n'est qu'un plaisir; V honneur est un devoir, elc.

C'est encore ici la même observation : il y a peut-être un léger défaut de grammaire ; mais la force, la vérité, la clarté du sens, font disparaître ce défaut.

Vers 38. Et vous m'osez pousser à la honte du change!

Ce n'est point bien parler que de dire : Vous me conseillez de changer; on ne dit point pousser à la honte.

Le mot de pousser n'est pas noble, mais il serait beau de dire :

Vous me forcez ii la honte, vous m'entraînez dans la honte.

Vers 53. La cour est en désordre et le peuple en alarmes. Il falloit dire en aUmnc, au singulier.

On dit encore mieux en alarmes, au pluriel qu'au singulier, en poésie.

1. Même observation que page 201.

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