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IV. — Dans le cours de ses expériences, Pascal eut occasion de marquer l’élasticité de l’air. C.

Supposé qu’il y ait un élément élastique, distingué des vapeurs continuellement émanées de la terre, et que cet élément soit autre chose que l’atmosphère dans laquelle nous nageons, laquelle est tantôt sèche, tantôt humide, et agit toujours sur les corps. V.

V. — La justice nous oblige d’observer que, dans tout ce récit, l’auteur de l’Éloge accorde beaucoup à Descartes, tandis que les éditeurs de Pascal lui ont presque tout refusé. Mais on a rapporté dans cet Éloge les faits tels qu’ils résultent des lettres de Descartes et de sa vie, écrite par Baillet.

Les savants italiens trouveront sans doute qu’on est ici trop favorable aux deux philosophes français, et peut-être auront-ils raison. C.

Que cette note soit de l’illustre et savant auteur de l’Éloge ou de son ami, il n’importe. Le fait est que l’académie del Cimento fut la première dont les membres découvrirent la plupart de ces vérités[1]. V.

VI. L’Église de France était alors divisée en deux partis. L’un avait pour chefs les jésuites ; et l’autre, les hommes de France les plus savants… (et en note) dans la grammaire, dans les langues, dans l’histoire ecclésias- tique, dans la théologie, car la France avait alors des hommes bien supérieurs dans les sciences humaines. On aurait dû faire ici une distinction d’autant plus nécessaire que l’enthousiasme ignorant des jansenistes a souvent mis Nicole et Arnauld à côté de Descartes ou de Pascal ; à la vérité, dans un siècle où l’on attachait tant de prix à la scolastique, les solitaires de Port-Royal pou- vaient être regardés comme de grands hommes ; mais la postérité n’a point confirmé ce jugement. L’auteur nous paraît trop favorable aux jansénistes. C. Il ne faut pas se dissimuler ici que l’auteur de l’Éloge, supérieur aux matières qu’il traite, se donne le plaisir de corriger lui-même, dans ses notes, ce qu’il a mis de trop fort dans le texte : cela est rare. Cette méthode n’appartient qu’à un homme passionné pour le vrai. V.

VII. — Arnauld avait approfondi les sciences… (et en note) Approfondi, c’est trop fort. Arnauld savait très-peu de géométrie, d’astronomie, d’optique, d’anatomie ; de son temps, les autres sciences naturelles étaient encore au berceau, ou étaient demeurées un secret entre les mains de leurs inventeurs.

Ce qu’Arnauld avait approfondi, c’était la partie systématique de la philosophie de Descartes, c’est-à-dire précisément tout ce qui ne valait rien. C.

Oui, c’est trop fort ; mais votre note ne l’est pas trop. Arnauld n’était que disert. Pascal était un génie (ardent) ; Nicole, l’homme

  1. Il s’agit des expériences de Pascal sur les fluides.