Confucius dit : Jeûner, vertu de bonze ; secourir, vertu de citoyen.
Les savants entêtés sont comme les Juifs, qui croyaient que l’Égypte était couverte de ténèbres, et qu’il ne faisait jour que dans le petit canton de Gessen.
Les grammairiens sont pour les auteurs ce qu’un luthier est pour un musicien.
Les femmes ressemblent aux girouettes ; quand elles se rouillent, elles se fixent.
César laisse tomber de sa main la condamnation de Ligarius quand Cicéron parle pour lui. Cela est plus beau que le trait d’Alfonse, roi de Naples, qui ne chassa une mouche de dessus son nez qu’après avoir été harangué.
Ce que l’Inquisition a craint le plus, c’est la philosophie. Pourquoi a-t-on persécuté les philosophes, qui ne peuvent faire de mal ? C’est qu’ils méprisent ce qu’on enseigne : c’est l’insolence de l’amour-propre qui persécute. Pays d’Inquisition, pays d’ignorance. La France, plus libre, a été plus savante ; l’Angleterre, plus philosophe.
Pourquoi de tout temps a-t-on crié contre la royauté et contre le sacerdoce, et jamais contre la magistrature ? C’est que la magistrature est fondée sur l’équité, que tout le monde aime ; la royauté, sur la puissance ; et le sacerdoce, sur l’erreur, que tout le monde hait.
Jean Craig, mathématicien écossais, a calculé les probabilités pour la religion chrétienne ; et il a trouvé qu’elle en a encore pour 1350 ans. Cela est honnête.
La faim et l’amour, principe physique pour tous les animaux : amour-propre et bienveillance, principe moral pour les hommes. Ces premières roues font mouvoir toutes les autres, et toute la machine du monde est gouvernée par elles. Chacun obéit à son instinct. Dites à un mouton qu’il dévore un cheval, il répondra en broutant son herbe ; proposez de l’herbe à un loup, il ira manger le cheval. Ainsi personne ne change son caractère. Tout suit les lois éternelles de la nature. Nous avons perfectionné la société : oui ; mais nous y étions destinés, et il a fallu la combinaison de tous les événements pour qu’un maître à danser mon-