416 COMMENTAIRE
��(( Si le gouvernement monarchique manque d'un ressort, il
en a un autre, l'honneur La nature de l'honneur est de
demander dos préférences et des distinctions. Il est donc, par la chose même, placé dans le gouvernement monarchique*. » (Page 27, liv. III, chap. vi et vu.)
Il est clair, par la chose même, que ces préférences, ces dis- tinctions, ces honneurs, cet honneur, étaient dans la républi(jue romaine tout autant pour le moins que dans les débris de cette république, qui forment aujourd'hui tant de royaumes. La pré- ture, le consulat, les haches, les faisceaux, le triomphe, valaient bien des rubans de toutes couleurs, et des dignités de principaux domestiques.
XI.
<( Ce n'est point l'honneur qui est le principe des États des- potiques. Les hommes y étant tous égaux... et tous esclaves, on n'y peut se préférer à rien, » (Page 28, liv. III, chap. viii.)
Il me semble que c'est dans les petits pays démocratiques que les hommes sont égaux, ou affectent au moins de le paraître. Je voudrais bien savoir si à Constantinople un grand vizir, un beglier-bey, un bâcha à trois queues, ne sont pas supérieurs à un homme du peuple. Je ne sais d'ailleurs quels sont les États que l'auteur appelle monarchiques, et quels sont les despoti- ques. J'ai bien peur qu'on ne confonde trop souvent les uns avec les autres.
XII.
« C'est apparemment dans ce sens que des cadis ont soutenu que le Grand Seigneur n'était point obligé de tenir sa parole ou son serment lorsqu'il bornait par là son autorité, » (Livre III, chap. IX.)
Il cite Ricaut en cet endroit. Mais lîicaut dit seulement :
u II y a même de ces gens-là qui soutiennent que le Grand Seigneur peut se dispenser des promesses qu'il a faites par ser- ment quand, pour les accomplir, il faut donner des bornes à son autorité. »
Ricaut ne parle ici que d'une secte à morale relâchée. Ou dit que nous en avons eu chez nous de pareilles.
1. Voyez, tome X\\ II, le dialogue entre -\, B, C, premier entretien.
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