Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome30.djvu/354

Cette page n’a pas encore été corrigée

344 REMONTRANCES DU PAYS DE GEX AU ROI.

Ceux qui parmi nous ont quelque industrie ne sont pas obli- gés d'acheter chèrement le droit naturel d'exercer leurs talents: contrainte funeste qui détériore ces talents mêmes, qui oblige les artistes à survendre leurs ouvrages ; contrainte aussi perni- cieuse à l'acheteur qu'au vendeur; contrainte qui fut la source de tant d'emprunts et de tant de banqueroutes ; contrainte qui alarma tous les magistrats, et qui fit frémir tout le royaume, lors- qu'en 1582 l'avarice d'un traitant * proposa cet impôt détestable que le roi Henri III établit par une douloureuse nécessité.

Esclaves rendus lil)rcs par vos bienfaits, nous ignorons dans nos cavernes, entre des précipices et des neiges éternelles, quels sont les usages des autres provinces. Nous ne savons si l'étiquette nous permet d'approcher du trône ; mais notre cœur nous parle, et nous l'écoutons. Nos voix, qui ne s'étaient jamais fait entendre pour se plaindre de l'oppression, éclatent pour remercier Votre Majesté de notre bonheur.

Pardonnez nos transports : nous vous devons de beaux jours; puisse le ciel en retrancher des nôtres pour ajouter aux années de votre règne !

Signé : Tous les citoyens du pays de Gex, sans exception.

1. François d'O, contrôleur général des finances. (R.)

��FIN DES REMONTRANCES DU PAYS DE GEX.

�� �