Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome30.djvu/351

Cette page n’a pas encore été corrigée

REMONTRANCES DU PAYS DE GEX

AU ROI'

��'1776

��Sire,

Vos provinces n'ont-elles pas la permission de s'adresser direc- tement à Votre Majesté, et de lui présenter leurs très-liumbles actions de grâce, lorsque vous étendez vos bienfaits sur elles comme sur la capitale ? Si elles ont ce privilège, daignez nous entendre.

La raison, qui commence son règne avec le vôtre, seml)le aujourd'hui mettre entre tous les souverains de l'Europe une émulation inouïe jusqu'à nos jours. Ils disputent à qui rendra les

��1. M. de Voltaire avait remarqué, dès les premières années de son établisse- ment à Ferney, que l'administration des fermes était ruineuse pour le pays de Gex, séparé de la France par une chaîne de montagnes : par une suite de cette position, les salaires des employés nécessaires pour empêcher la fraude excédaient de beaucoup le produit des droits, et la facilité de s'y soustraire multipliait les vexations, les auiendes et les supplices. Il pria, vers 17(3.{, M. de Montlgny, de l'Académie des sciences, cousin germain de M'"" Denis, de s'unir à lui pour obte- nir du gouvernement que ces droits fussent remplacés par un impôt simple et facile à lever. Tous deux suivirent ce projet avec constance sous les différents ministres qui se succédèrent dans le département des finances, et ils l'obtin- rent enfin, après douze ans de sollicitations, sous le ministère de M. Turgot, en 1775.

M. de Voltaire écrivait : Enfin je pourrai dire en mourant :

Et mes derniers regards ont vu fuir tes cominis.

(K.)

— Dans sa lettre à M"'" de Saint-Julien, du 20 décembre 1775, Voltaire regret- tait de ne pouvoir encore appliquer ce vers de Racine (Mithridate, V, v). Les Remontrances du pays de Gex sont du mois de mars 1776. Les Mémoires secrets en parlent à la date du 20 de ce mois. Elles avaient été composées our répondre aux remontrances qu'avait faites le parlement de Dijon sur l'édit des franchises du pays de Gex. (B.)

�� �